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TRIBUNE
Culture : en Pays de la Loire, on tranche, on coupe, on abandonne.
La Présidente de la Région Pays de la Loire, Madame Christelle Morançais (Horizons) vient d’annoncer, dans un élan de modernité glaciale, une baisse de 73% des soutiens à la culture.
Pas de coup de fil, pas de réunion d’urgence, juste un simple « mailing » aux acteurs culturels de sa Région, signé électroniquement (merci l’administration 2.0).
« Le ciel de Nantes rend mon cœur chagrin » chantait Barbara...
Ce ciel, désormais assombri par une décision qui, elle, n’a rien de poétique, nous plonge dans un abîme de consternation. Mais attention, ce n’est pas juste une affaire de sentiment. Non, ici, nous parlons de culture, d’art et de musique, et de larges dommages collatéraux annoncés, tous pris dans les remous d’une coupe budgétaire façon tronçonneuse.
Christelle Morançais enterre, entre autres, les ressources d’une programmation diversifiée dans une multitude de lieux culturels et 20 ans de « BIS de Nantes » (Biennales Internationales du Spectacle), événement prestigieux ouvert à tous, célébré bien au-delà de nos frontières, qui porte haut les couleurs de la Région Pays de la Loire. Une manifestation essentielle reconnue internationalement.
Chapeau la pertinence et l’élégance !
Non, nous ne sommes pas des « vaches sacrées »!
Contrairement à ce qu’affirme Jules Torres dans le JDD en soutien à Christelle Morançais, nous ne sommes pas des « vaches sacrées » que l’on peut balayer d’un geste méprisant. Nous sommes des artistes, des techniciens, des diffuseurs, des citoyens engagés pour la vitalité de nos régions et au-delà.
Et descendre dans la rue avec une pancarte n’a rien de « commode ». C’est un acte de résistance, une revendication légitime contre une injustice criante.
Nous défendons toute mise au ban de la culture, qu’elle soit le fruit d’une vision rétrograde ou de financements qui ne conviendraient pas à la direction d’ une poignée de quidams dotés d’une autorité arbitraire et absolue.
Il s’agit là d’une dangereuse logique comptable.
Il est irréaliste et funeste de juger les métiers de la culture uniquement à l’aune de rentabilités pécuniaires. Cette logique comptable nie la richesse immatérielle que représente la culture. Elle oublie que l’art et la création ne se mesurent pas en termes financiers, mais en termes d’impact sur nos imaginaires, nos communautés, et notre humanité.
Et de rappeler que si le ciel de Nantes est devenu si sombre, ce n’est pas une fatalité. C’est un appel à la réflexion, à la mobilisation, et peut-être même, osons espérer, à une remise en question.
Car la culture ne se supprime pas d’un clic. Elle s’élève, se partage, et résiste. Toujours.
Isabel DACHEUX,
Présidente d’EIFEIL
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